Le 15 Mars 2010,
Copie :
· Fédération de Seine-Saint-Denis Parti Socialiste,
· Claude BARTOLONE, Président du Conseil Général de Seine-Saint-Denis,
· Jean Michel BAYLET, Président du Parti Radical de Gauche.
Jean-Paul HUCHON,
Président de la Région Île-de-France,
Monsieur le Président,
Les listes que vous conduirez pour le second tour des élections régionales 2010 en île de France, ont été rendues publiques aujourd’hui, Mardi 15 Mars 2010.
La fédération du Parti Radical de Gauche de Seine-Saint-Denis, est indignée de constater le changement de position de notre premier fédéral, Gérard COSIMI, Président de notre fédération, qui passe ainsi de la 13ème place éligible sur la liste du premier tour à la 19ème sur celle du second. Nous sommes également scandalisés par la disparition de notre second candidat, Ahmed LAOUEDJ, Maire adjoint d’Aulnay-Sous-Bois, 25ème de liste sur celle du premier tour, et pour laquelle nous n’avons eu aucune forme d’explication, si ce n’est les très caducs arguments de M. BORGEL, lequel a nié d’ailleurs toute responsabilité personnelle.
Notre treizième place était dite « sanctuarisée » par les accords nationaux PS-PRG, ce qui la rendait normalement intouchable dans le cas où notre liste dépassait 24 % des voix au soir du 14 Mars. Ces accords ont été signés par Martine AUBRY et Jean-Michel BAYLET, au niveau national et par messieurs LEVAIN et PLANCHOUX au niveau régional, bien avant le début de la campagne. Les petits calculs boutiquiers ont en ont décidé autrement !
Cette lettre marque notre indignation et notre mépris face à ces méthodes. Nous ne souhaitons pas quémander une quelconque place ou changement à propos de ces élections.
La liste du Parti Socialiste et de ses « amis » du rassemblement de la Gauche a fait l’un de ses plus hauts scores de la Région en Seine-Saint-Denis. Pensez-vous, Monsieur le Président, que ceci est dû à l’abstention ? Pensez-vous que cela est dû aux seuls militants socialistes ? Nous vous rappelons au passage qu’il est des villes où nous avons dû batailler durement contre des socialistes qui s’opposaient à vos projets, et que nous l’avons fait exclusivement en tant que Radicaux de gauche, le secrétariat fédéral ayant jugé la situation « trop épineuse » pour s’en mêler directement. Nous avons contribué avec toute notre force et notre conviction à défendre votre bilan et porter notre projet. Le déroulement de notre campagne a même été cité en exemple le devant près de 1500 personnes en Limousin auprès de François HOLLANDE et Jean-Paul DENANOT. Nous avons fait face avec détermination au boycott médiatique de notre formation politique, en ne nous contentant pas de rester dans le sillage du PS fédéral, en tentant par nos propres moyens, de toucher le plus de Franciliens possible, pour les appeler à apporter leur confiance à la liste Huchon2010. Nous avons fait preuve de bon cœur contre mauvaise fortune en n’entravant pas la bonne marche de la campagne, lorsque des sections socialistes entraient dans une logique de concurrence stérile à notre égard.
Nous avons sincèrement cru à la solidité et à l’honnêteté de notre partenariat. Les socialistes nous appelaient « camarades » comme nous les appelions « amis ». Malgré de petites chamailleries, nous croyions à cette entente et au projet qu’elle permettrait de mener. Cependant Monsieur le Président, camaraderie et amitié semblent être de bien naïves notions dans le vocable socialiste en Île-de-France, où l’on préfère parachuter des candidats venus du Val-de-Marne ou de Paris en Seine-Saint-Denis, alors même qu’ils n’ont pas assisté à un seul comité de campagne départemental et n’ont jamais été au contact des Séquano-dionysiens, ne serait-ce que durant cette campagne. Tout ceci au nom des accords PS-MRC, PS-MUP, PS-EE…qu’en est-il des accords PS-PRG ?
Quelles que soient les interférences externes, et comme sous-entendu par M. BORGEL, y compris si elles venaient de notre parti, rien n’aurait dû impacter négativement sur notre treizième place, compte tenu de notre apport durant la campagne, de notre collaboration depuis les dernières élections avec le Parti Socialiste !
Enfin, depuis les élections municipales où nous avons fortement progressé dans les département, nous tentons de transmettre à nos jeunes en particulier, à travers notre mode d’action, le sens des principes en politique, nous tentons de les encourager à ne pas faire d’amalgame entre les idées reçues et ce qu’elle est vraiment, à s’investir et continuer d’avoir un idéal pour lequel lutter, à se donner les moyens de concrétiser leurs espoirs. Mais en agissant comme aujourd’hui, en balayant d’un revers de main l’engagement pris avant le début de la campagne, Monsieur le Président, quel message pensez-vous que le comité chargé d’établir les listes renvoie-t-il à ces jeunes ? Et bien ils les aident à tomber dans le piège de ceux qui prônent l’abstention comme bulletin de vote, ils les poussent à trouver satisfaction dans les discours pessimistes et démagogiques de certains quand ce n’est pas dans celui nauséabond de l’extrême droite. Aujourd’hui, nous avons le sentiment que par la faute de vos négociateurs, d’avoir trompé nos jeunes par le mensonge et une certaine « politique » …
Pour finir, il ne fait nul doute que vous serez réélu M. HUCHON. Il ne fait nul doute que vous gouvernerez notre Région avec ceux qui ont su vous mettre le couteau sous la gorge, avec ceux dont les Socialistes de Seine-Saint-Denis qui n’ont pas raté une occasion de se moquer, avant le premier tour à la lecture de leur propositions, avec ceux qui ont claqué la porte de votre Parti pour en créer un autre, en dénonçant « les magouilles insupportables » qui semblaient s’y dérouler. Vos chargés de campagne ont fait le choix de s’associer à ceux que je viens de citer pour nous abandonner, nous qui vous sommes restés fidèles, nous qui avons contribué sur notre département à reprendre une ville de 100000 habitants à la droite, nous qui vous avons défendu, y compris contre certains des vôtres.
Nous vous remercions de nous avoir ouvert les yeux M. Le Président. Sachez qu’en Seine-Saint-Denis, le Parti Radical de Gauche a des valeurs et surtout des ressources, une conviction et une détermination que vous constaterez de vous-mêmes lors des prochaines échéances, à commencer par le deuxième tour des élections Régionales, car nous vous annonçons deux choses qui s’expliquent par tout ce que nous vous avons dit précédemment : nous appellerons nos militants et nos réseaux à voter blanc le 21 Mars prochain, et renions dès à présent tout partenariat avec le Parti Socialiste de Seine-Saint-Denis pour les prochaines échéances électorales, et ce, jusqu’à nouvel ordre.
Trop de mains sont sur la tige de votre rose, et elle comporte beaucoup d’épines. Nous ne prendrons plus le risque de nous faire du mal à essayer de nous en saisir pour vous soutenir avant un certain temps sur notre département.
Nous avons également aujourd’hui une pensée pour nos amis Radicaux de Gauche d’Essonne et du Val de Marne qui ont été eux, carrément écartés des listes.
En doutant d’une éventuelle réponse de votre part, veuillez croire néanmoins, M. Le Président, à l’expression de nos salutations bien distinguées et à la victoire de la Gauche !
La Fédération du Parti Radical de Gauche
De Seine-Saint-Denis
Derrière son Président et candidat Gérard COSIMI